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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Labbé, Clément Marie
Article mis en ligne le 14 décembre 2020
dernière modification le 21 juin 2021

par Sosnowski, Jean-Claude

Né vers 1806. Forgeur et serrurier puis menuisier. Membre de la colonie phalanstérienne du Sahy (São Francisco do Sul, Santa Catarina, Brésil) en 1843. Membre de la Société industrielle du Sahy en août 1844.

Clément Marie Labbé appartient au groupe de colons qui ont pris le parti de Benoît Mure. Charles Leclerc, dans l’état qu’il dresse le 7 novembre 1843 à la demande du gouvernement de la province de Santa Catarina [1], note que « L’Abbé et sa femme » [2] vivent dans la colonie du Sahy.
Après s’être retrouvés le 10 octobre 1843, lors d’un banquet de célébration de l’anniversaire de la mort de Charles Fourier, les colons du Palmital et du Sahy se réunissent sous la houlette de Michel Derrion à la suite d’un accord passé avec Benoît Mure en mars 1844 (la colonie du Sahy ne compte alors plus que quatre colons).
Le 15 août 1844 est créée la « Société industrielle du Sahy » composée de vingt-quatre colons dont onze hommes établis sur le territoire de São Fancisco do Sul, dans la péninsule du Sahy, sur des terres « Les Lymbes » que Benoît Mure a achetées à son arrivée en son nom propre. Ils y vivent pour certains en communauté ; c’est le cas des frères François et Michel Rousselle, de François-Michel Launay, de Maréchal et des familles de Michel Derrion, de Charles Leclerc et de Raymond Nenevé. À proximité de cette maison commune rudimentaire couverte de paille, les colons ont installé une scierie mécanique. Quant à Clément Marie Labbé, forgeur et serrurier, célibataire âgé de 38 ans, il réside à proximité, dans la maison Picot du nom du directeur du Jornal do commercio (Rio de Janeiro) soutien du projet de colonisation. A l’intérieur de la maison se trouvent les « débris des matériaux pour la construction d’une écluse » [3]. Labbé y vit avec sa domestique Rita, célibataire de 32 ans, venue du Portugal. Ils font fonctionner une forge et un atelier de serrurerie.
L’entente entre les colons réunis est de courte durée. Dans un courrier du 8 août 1845 au président de la Province de Santa Catarina [4], Michel Derrion explique qu’avant d’accueillir de nouveaux colons, il souhaite « établir l’ordre et la régularité dans l’administration ». De nombreux colons sont, écrit-il, « habitués à l’insubordination », en particulier François et Michel Rousselle qui « se sont mis en hostilité » contre lui. Venus de France aux frais du gouvernement brésilien, ces colons ont refusé de régler les loyers dus, « employant journellement l’insulte et la menace ». La brouille est définitive. Le 7 janvier 1846, Derrion quitte définitivement la colonie pour Rio de Janeiro.
En août 1847, Clément Marie Labbé appartient au dernier groupe de colons (Raymond Nenevé, Nicolas Mangin, François Rousselle et Maréchal) recensés au Lymbes. Il est établi sur des terres qu’il a acquises. Il exerce alors comme menuisier [5].