Né le 14 mai 1812 à Givors (Rhône), décédé le 5 octobre 1880 à Firminy (Loire). Médecin à Givors, puis à Firminy. Membre de la Société lyonnaise de capitalisation ; abonné au Bulletin du mouvement social.
Joseph Duchène est le fils d’un commis travaillant aux magasins de la verrerie de Givors et ensuite teneur de livres dans la même ville. Il fait des études de médecine à la faculté de Montpellier où il soutient le 2 janvier 1836 une thèse sur « la péritonite aiguë » et en particulier sur « l’emploi du carbonate de potasse dans cette maladie » [1]. Il est alors chirurgien interne à l’Hôtel-Dieu et à l’hospice de la Charité de Lyon. Il est aussi membre correspondant du Cercle médical de Montpellier et de la Société Phrénologique de Paris [2] ; il possède chez lui une « collection phrénologique » avec plusieurs « crânes remarquables » [3].
L’année suivante, il se marie avec Julie Jangot, fille d’un négociant. Un garçon naît en 1839, puis une fille l’année suivante, qui décède après quelques mois. La famille est recensée à Givors en 1841 et 1846.
Dans sa thèse, Joseph Duchène rend hommage à Fleury Imbert, professeur à l’École de médecine de Lyon, dont il reste proche dans les années suivantes [4] : il prénomme son fils Gustave Fleuri Physidor. Il publie en 1844 « une leçon phrénologique » de son maître « sur la tête du supplicié Anthelme Perrin », puis en 1853 une brochure intitulée Le Dr Imbert et ses théories médico-philosophiques. Il demeure alors à Givors ; mais quelques années plus tard, il est établi à Firminy (Loire), où il est médecin cantonal.
En 1859, son confrère François Barrier fonde la Société lyonnaise de capitalisation, qui a pour but de rassembler des capitaux, grâce à des versements réguliers de ses membres, et de les faire fructifier afin de participer au financement d’un essai phalanstérien. Joseph Duchène possède aussi des actions de la Société agricole et industrielle de Beauregard, fondée par Henri Couturier à Vienne (Isère) [5].
Léon Gambetta séjourne en septembre 1872 chez Frédéric Dorian, qui organise une réception en son honneur à Firminy. Le 19, il réunit « dans un banquet de quatre-vingts couverts, les hommes marquants du parti républicain dans la Loire », des députés, des conseillers généraux, des maires, ainsi que « les contremaîtres et les ouvriers des usines de la vallée de Firminy » [6]. Duchène fait partie des convives [7].
[1] Essai thérapeutique sur la péritonite aiguë, et spécialement de l’emploi du carbonate de potasse dans cette maladie, Montpellier, Martel, 1836, 30 p.
[2] Ibid. Mentions portées sur la page de couverture.
[3] A. Ombros [pseudonyme de Fleury Imbert] et Théodore Pentelithe, « De l’alimentivité ou du sens de la faim et de la soif, comme faculté cérébrale primitive », Journal de la société phrénologique de Paris, 1835, p. 428.
[4] Selon Marc Renneville, « le chirurgien Duchène de Givors est l’un [des] rares disciples avérés [d’Imbert Fleury] » ; dans Le Langage des crânes. Une histoire de la phrénologie, Paris, Institut d’édition Sanofi-Synthélabo, 2000, p. 155.
[5] Bibliothèque municipale de Lyon, Part-Dieu, fonds Rude, carton 195, liste des titulaires d’action de la Société agricole industrielle, 2e série, actions achetées en octobre 1859.
[6] Le Rappel, 28 septembre 1872.
[7] Archives départementales de la Loire, 1 M 498, rapport du commissaire de police de Firminy sur le banquet républicain organisé à Firminy, 8 novembre 1872.
Œuvres :
P.A.N. Joseph Duchêne, Essai thérapeutique sur la péritonite aiguë, et spécialement de l’emploi du carbonate de potasse dans cette maladie, Montpellier, Martel, 1836, 30 p. (en ligne sur archives.org).
Leçon phrénologique du professeur Imbert sur la tête du supplicié Anthelme Perrin, rédigée par le Dr Joseph Duchêne, Lyon, Imp. de Marle aîné, 1844, 23 p. (extrait du Journal de médecine, novembre 1844) ; réédition Paris, Imp. de Motteroz, 1879, 16 p. (édition de 1879 en ligne sur Gallica).
Le Docteur Imbert et ses théories médico-philosophiques, Lyon, Imp. de Chanoine, 1853, 20 p.
Sources :
Archives départementales du Rhône, 4 E 1400, état civil de Firminy, acte de naissance du 15 mai 1812 (en ligne sur le site des Archives départementales du Rhône, vue 8/21).
Archives départementales du Rhône, 4 E 1405, état civil de Givors, acte de mariage, 16 octobre 1837 (en ligne sur le site des Archives départementales du Rhône, vue 22/27).
Archives départementales du Rhône, état civil de Givors, acte de naissance, 23 février 1839 (en ligne sur le site des Archives départementales du Rhône, vue 5/31).
Archives départementales du Rhône, état civil de Givors, acte de naissance, 26 mars 1840 (en ligne sur Gallica, vue 9/33).
Archives départementales du Rhône, état civil de Givors, acte de décès, 3 octobre 1840 (en ligne sur le site des Archives départementales du Rhône, vue 14/22).
Archives départementales du Rhône, recensement de la population de Givors, 1841 (en ligne sur le site des Archives départementales du Rhône, vue 76/150).
Archives départementales du Rhône, recensement de la population de Givors, Grande-Rue, 1846 (en ligne sur le site des Archives départementales du Rhône, vue 11/12).
Archives départementales de la Loire, 35NUM_096_GM505, recensement de la population de Firminy, 1875 (en ligne sur le site des Archives départementales de la Loire, vue 111/279).
Archives départementales de la Loire, 3NUMEC1/3E96_23, état civil de Firminy, acte de décès, 5 octobre 1880 (en ligne sur le site des Archives départementales de la Loire, vue 78/100).
M. Ombros [pseudonyme de Fleury Imbert] et Théodore Pentelithe, « De l’alimentivité ou du sens de la faim et de la soif, comme faculté cérébrale primitive », Journal de la société phrénologique de Paris, 1835, p. 405-430 (en ligne sur Gallica).
Bibliographie :
Marc Renneville, Le Langage des crânes. Une histoire de la phrénologie, Paris, Institut d’édition Sanofi-Synthélabo, 2000, 354 p.
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