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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Oyon, (Louis) Auguste
Article mis en ligne le 18 mai 2021
dernière modification le 19 mai 2021

par Desmars, Bernard, Sosnowski, Jean-Claude

Né le 21 novembre 1811 à Laon (Aisne), décédé le 1er mai 1884 à Paris, 6e arrondissement (Seine). Avocat, libraire-éditeur-imprimeur à Laon et rédacteur de L’Observateur de l’Aisne. Auteur d’un ouvrage sur le Familistère de Guise, publié par la Librairie des sciences sociales.

Auguste Oyon est le fils d’un notable de Laon, adjoint au maire, puis maire au début de la monarchie de Juillet, élu au conseil d’arrondissement qui siège à Laon [1]. Il fait des études de droit, et lors de son mariage en 1841 avec Caroline Sophie Houssart, la fille d’un notaire de Vailly-sur-Aisne (Aisne), il se présente comme « avocat, imprimeur-libraire ». Depuis le 31 août 1840, il possède trois brevets d’imprimeur en lettres, lithographe et libraire appartenant jusqu’alors à son frère utérin Menesson [2]. Il est propriétaire-gérant et imprimeur de L’Observateur de l’Aisne [3]. En mai 1851, il est poursuivi par la Cour d’assises de l’Aisne pour avoir publié un article de Jules Courmeaux, ancien conservateur de la bibliothèque de Reims [4] relevant d’un triple délit « celui d’offense envers la personne de M. le Président de la république ; celui d’excitation au mépris du gouvernement de la république et à la désobéissance des citoyens à la loi du 31 mai 1850 » [5]. Oyon est acquitté après avoir lu « quelques mots de défense : livré à un vif et profond chagrin par suite de la perte qu’il a faite le 27 mars, d’une enfant, sa fille unique, il s’est dit hors d’état depuis quelques temps de se livrer aux travaux de la rédaction de son journal ; il n’a pas lu, il n’a pas connu l’article signé Courmeaux que son prote a inséré dans le numéro du 1er avril ». Courmeaux quant à lui est condamné à un an de prison et 500 francs d’amende.

Au début du Second Empire, Oyon dirige toujours le journal d’orientation républicaine, ce qui lui vaut en 1853 des poursuites pour avoir critiqué la violation du secret de la correspondance par les agents de la poste, effectuée à la demande du gouvernement impérial. Condamné par le tribunal de Laon pour avoir « inséré dans le journal [...], un article de discussion politique sans être signé par son auteur » [6], il est ensuite acquitté en appel [7].

Il est l’un des premiers visiteurs du Familistère de Guise, où il se rend au cours de l’automne 1864. Il fait paraître l’année suivante le premier travail – une brochure de moins de cinquante pages – sur le Palais social de Jean-Baptiste Godin : Une véritable cité ouvrière. Le familistère de Guise. Cet ouvrage publié à la Librairie des sciences sociales est traduit peu après en anglais par Tito Pagliardini.

Il s’installe ensuite à Paris, où il est « chef de l’administration » du Recueil des lois et des arrêts et du Journal du Palais . Godin et lui restent en relation ; leur correspondance est principalement de nature amicale, avec des échanges d’informations sur leur famille et leur intention de se rencontrer, à Paris ou à Guise. En août 1866, Godin envoie à Oyon le manuscrit de l’article publié l’année suivante dans l’Annuaire de l’association [8] ; il lui demande à la fois de corriger le texte – ce qu’Oyon accepte – et de le signer, ce qu’il refuse puisque, écrit-il, il n’en est pas l’auteur. Godin le fait finalement publier sous le pseudonyme de A. Mary [9]. D’après sa correspondance, Oyon connaît François Cantagrel, qui est en relation d’affaires avec Godin ; mais il ne semble pas avoir participé aux activités et aux manifestations de l’École sociétaire.

Son épouse décède en juin 1870.