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Jourdy, Claude Antoine, dit Jourdy-Bouvet
Article mis en ligne le 23 février 2022
dernière modification le 8 février 2022

par Desmars, Bernard

Né le 19 avril 1810 à Dole (Jura), décédé à Dole le 27 décembre 1879. Négociant et fabricant, juge au tribunal de commerce de Dole. Abonné à La Démocratie pacifique. Opposant au coup d’État du 2 décembre 1851.

Fils d’un pharmacien de Dole, Claude Antoine Jourdy est domicilié à Besançon, lors de son mariage en 1833 avec Anne Baptiste Bouvet, la fille d’un négociant. Il se fait parfois appeler Jourdy-Bouvet. Il est lui-même négociant ainsi que grenadier de la Garde nationale. Peu après, il retourne vivre à Dole, où il est négociant et industriel. Son entreprise produit des cierges et des bougies [1]. En 1845, il fonde avec un nommé Elzéar Santonax une société « pour l’exploitation d’une fabrique de stéarine, bougies et cierges stéariques », située à Dole [2]. Leur entreprise reçoit en 1849 une « citation favorable » lors de l’exposition des produits de l’agriculture et de l’industrie [3].

Vers 1840, il est abonné à La Phalange [4]. En 1844, François Cantagrel] passe à Lons-le-Saulnier. Sans doute y rencontre-t-il Jourdy ; en tout cas, il demande à la direction de l’École sociétaire de l’inscrire comme correspondant du mouvement sociétaire [5]. L’engagement fouriériste de Jourdy est complété par des activités philanthropiques – il est membre de la commission de surveillance de la prison de Dole [6] – et des responsabilités publiques liée à son activité professionnelle : il siège au tribunal de commerce de la même ville, comme juge suppléant, puis comme juge titulaire [7]. En avril 1848, il est élu sous-lieutenant de la Garde nationale de Dole [8]. Il est membre du conseil d’administration du Comptoir national d’escompte de Dole [9].

Au lendemain du 2 décembre 1851, il participe à la protestation organisée à Dole contre le coup d’État. Le soir du 4 décembre, plusieurs « républicains modérés et bourgeois », dont Jourdy, se réunissent dans un café pour discuter avec des « rouges » et leur proposent d’organiser ensemble une manifestation pacifique. Finalement, aucun accord ne peut être conclu, les « rouges » se méfiant semble-t-il de leurs potentiels alliés [10].

Le lendemain, lors d’une audience du tribunal de commerce, Jourdy s’associe à l’un de ses collègues qui lit publiquement un texte dénonçant le coup d’État, « infâme attentat d’un usurpateur ». Il est arrêté et traduit devant une commission mixte. Il est d’abord condamné à un internement à Amiens. Cependant, selon les autorités « Jourdy n’est pas dangereux, il avait été entraîné. Par son repentir, il s’est rendu digne d’indulgence ». En juin 1852, une nouvelle décision l’autorise à subir son internement à Besançon. Un décret d’août 1852 lui permet de rejoindre sa famille et de reprendre ses affaires à Dole où il est placé sous surveillance. En février 1853, il demande au sous-préfet la suppression de cette surveillance, qui « [l’]empêche de pouvoir faire quelques tournées qui seraient bien utiles au développement de l’industrie dont [il s’] occupe » [11]. Il obtient satisfaction le 12 mars 1853.

Il reprend ses activités dans sa ville natale. Quand une association alimentaire est constituée en 1856 à l’initiative du maire de Dole, Antoine Jourdy contribue pour 100 francs à son capital et est élu à son conseil d’administration [12]. En 1861, il retrouve sa place de juge au tribunal de commerce de l’arrondissement de Dole [13].

Il ne semble pas avoir eu ensuite d’activités politiques. Il apparaît encore dans un répertoire d’adresses de l’École sociétaire élaboré sous le Second Empire [14], mais il ne semble pas avoir participé aux travaux et aux manifestations du mouvement fouriériste sous le Second Empire ou la Troisième République.

Index
Lieu : Dole, Jura ; Besançon, Doubs
Notions : Philanthropie – Industrie – Coup d’État – École sociétaire
Personne : Jourdy, Claude Antoine