Né le 22 janvier 1821 à Lille (Nord). Décédé le 1er avril 1886 à Paris (17e arrondissement). Commerçant entomologiste. Membre de la colonie du Sahy (Brésil).
Narcisse Deyrolle est le septième enfant (sur quatorze) de Jean-Baptiste François Deyrolle, coiffeur, (« féru d’entomologie, taxidermiste au Musée des sciences naturelles de Lille » [1], puis de Bruxelles, fondateur en 1831, à Paris de la maison Deyrolle, « un commerce florissant basé sur la vente d’insectes et de matériel de chasse pour les collections d’Histoire naturelle » [2]) et de Rose Scot.
Narcisse Deyrolle est investi dans l’entreprise familiale. En 1840, il parcourt l’Espagne. Il manque de succomber à des coups de poignard aux environs de Faro dans les Algarves [3].
Comme son frère Édouard Jules Deyrolle, il participe à l’aventure phalanstérienne au Brésil et prend le parti de Benoît Mure [4]. Toujours avec son frère et Antoine Jolly, en janvier 1842, il s’évertue à convaincre les colons qui ont suivi Benoît Mure de signer « un contrat social ou règlement intérieur de la colonie sociétaire » [5] du Sahy. En février, son mariage avec une Brésilienne, le premier au sein de la communauté, est l’occasion pour Benoît Mure d’idéaliser le développement de la colonie du Sahy [6]. Narcisse Deyrolle retourne momentanément en Europe. Le 7 avril 1844, il est annoncé comme passager sur le navire Achille venant du Havre et entrant dans le port de Rio de Janeiro [7]. Le 22 mai il embarque pour Rio de São Francisco [8].
Son séjour au Brésil lui permet de se consacrer à l’entomologie. Après quatre années dans la péninsule, il retourne en France. C’est l’un de ses deux frères Achille ou Henri, membres de la Société entomologique de France, qui annonce son retour au cours d’une séance de la société le 27 octobre 1847. Il relate les découvertes entomologiques que son frère a faites en octobre 1846 sur les plages de la province de Sainte-Catherine [9].
Le 3 juillet 1855, Narcisse Deyrolle épouse Marie Esther Leplat, à Paris. Le dossier de reconstitution de l’acte de mariage, comme son acte de décès ne font aucunement mention de son mariage au Brésil. Il est déclaré sans profession à son décès.
[1] « La Maison Deyrolle : un cabinet de curiosité unique », Le Magazine de Proantic, magazine d’art et exposition.
[2] En ligne sur Deyrolle, nature, art, éducation, rubrique « De 1831 à aujourd’hui ».
[3] Annales de la Société entomologique de France, tome 9, Paris, Pitois-Levrault, 1840, p. XXIV ; Pierre Moret, « La Péninsule ibérique et l’entomologie européenne », dans Sortir du labyrinthe. Études d’histoire contemporaine de l’Espagne. Travaux réunis par Xavier Huetz de Lemps et Jean-Philippe Luis, Madrid, Casa de Velázquez, 2012, p. 486.
[4] Laurent Vidal, Ils ont rêvé d’un autre monde, Paris, Flammarion, 2014, p. 215.
[5] Laurent Vidal, opus cité, p. 202-203, et note 13, p. 357, d’après « Lettre de Benoît Mure au président de la province », 2 février 1842, Archives historiques de Joinville (Santa Catarina, Brésil), Coleção Carlos Ficker.
[6] Laurent Vidal, opus cité, p. 223 et p. 244, d’après « Lettre de Benoît Mure à Ferreira Brito », 14 février 1842, Archives historiques de Joinville (Santa Catarina, Brésil), Coleção Carlos Ficker.
[7] Diário do Rio de Janeiro (RJ), 9 avril 1844, p. 4, « Movimento do porto ».
[8] Diário do Rio de Janeiro (RJ), 22 mai 1844, p. 4, « Movimento do porto ».
[9] Annales de la Société entomologique de France, 2e série, tome 5, Paris, Lucien Buquet, 1847, p. XCVI-XCVIII.
Sources
Archives départementales du Nord, 5 Mi 044 R 142 registre de l’état civil de Lille, naissance de Narcisse Deyrolle, acte n° 160 du 23 janvier 1821 (en ligne sur le site des Archives départementales du Nord, vue 409).
Archives de Paris, Actes de l’état civil reconstitué, 5Mi1 2267, acte de mariage du 3 juillet 1855 (en ligne sur le site des Archives de Paris, vues 8-11/49).
Archives de Paris, actes de l’état civil, V4E 7477, registre des décès du 17earrondissement, acte de décès n° 832 de Narcisse Deyrolle du 1er avril 1886 (en ligne sur le site des [Archives de Paris→http://archives.paris.fr/r/124/etat-civil-de-paris/]).
Diário do Rio de Janeiro (RJ), 9 avril 1844, p. 4, « Movimento do porto » (en ligne sur Biblioteca Nacional Digital Brasil).
Diário do Rio de Janeiro (RJ), 22 mai 1844, p. 4, « Movimento do porto » (en ligne sur Biblioteca Nacional Digital Brasil).
Annales de la Société entomologique de France, tome 9, Paris, Pitois-Levrault, 1840, p. XXIV (en ligne sur Gallica->https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6333564b/f358.item], vue 358).
Annales de la Société entomologique de France, 2e série, tome 5, Paris, Lucien Buquet, 1847, p. XCVI-XCVIII (en ligne sur Gallica, vue 724).
Bibliographie
Louis Albert de Broglie, Deyrolle, un cabinet de curiosités parisien, Paris, Flammarion, 2017.
Pierre Moret, « La Péninsule ibérique et l’entomologie européenne », dans Sortir du labyrinthe. Études d’histoire contemporaine de l’Espagne. Travaux réunis par Xavier Huetz de Lemps et Jean-Philippe Luis, Madrid, Casa de Velázquez, 2012, p. 479-500 (en ligne sur Academia.edu).
Laurent Vidal, Ils ont rêvé d’un autre monde, Paris, Flammarion, 2014, p. 244, p. 357.
Sitographie
« Narcisse Deyrolle », arbre généalogique de Hervé Jean-Pierre Deyrolle (en ligne sur Geneanet.org).
Deyrolle, nature, art, éducation.
« La Maison Deyrolle : un cabinet de curiosité unique », Le Magazine de Proantic, magazine d’art et exposition.
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