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Réceptions du fouriérisme (Journée d’études, Lyon, ENS Lettres & Sciences Humaines, 21 avril 2006)
Les interventions de cette journée d’études peuvent être écoutées en ligne et téléchargées.

Le vendredi 21 avril 2006 s’est tenue à l’ENS Lettres & Sciences Humaines (Lyon) une journée d’études consacrée aux "Réceptions du fouriérisme", organisée par Pierre Mercklé et Ludovic Frobert. Les interventions de cette journée d’études peuvent désormais être écoutées en ligne et téléchargées à partir de cette page

Article mis en ligne le 24 avril 2006
dernière modification le 14 avril 2007

Cette journée d’études a été organisée par le laboratoire Triangle et le GRS (Groupe de recherches sur la socialisation) dans le cadre du projet d’échanges et de coopération scientifiques entre l’Ecole Normale Supérieure Lettres et Sciences Humaines (Lyon, France) et l’Université de Californie à Santa Cruz et Berkeley (Californie, Etats-Unis). Avec le soutien du Fonds France-Berkeley (Ministère des Affaires étrangères, Université de Californie), de l’Ecole Normale Supérieure Lettres & Sciences Humaines, de Triangle et du GRS.

La journée s’articulait autour d’une analyse des formes et des enjeux des réceptions des doctrines sociales du XIXe siècle en France. Elle est suivie d’une journée d’études organisée à l’Université de Santa Cruz (Californie) au mois de juin 2006, consacrée à la réception de ces doctrines aux Etats-Unis.

L’histoire politique, sociale et intellectuelle du XIXe siècle en France est marquée par l’émergence d’un ensemble particulièrement foisonnant de doctrines politiques et sociales, constitutives de ce qui, en grande partie à la suite du sort qui leur fut réservé par Marx et Engels, a été appelé le « socialisme utopique » : Saint-Simon, Fourier, Proudhon, Cabet, pour ne citer que les plus connus d’entre eux, sont encore aujourd’hui perçus comme appartenant à ce courant de pensée. Or, les travaux consacrés à ce « courant » au cours des deux dernières décennies, par des auteurs comme Jonathan Beecher, Christophe Prochasson ou encore Michèle Riot-Sarcey, ont largement contribué à en renouveler la perception : le travail de Jonathan Beecher, consacré à l’œuvre et au parcours de Charles Fourier, ainsi qu’au travail intellectuel et politique de son principal disciple, Victor Considerant, a amené à reconsidérer cette assimilation du fouriérisme à un utopisme, et invité à porter un regard critique sur les mécanismes et les enjeux de cette assimilation ; de même les travaux que Christophe Prochasson, consacrés d’abord aux socialismes en général, et ensuite à Saint-Simon en particulier, explorent les formes et les enjeux des réceptions des doctrines sociales et politiques du XIXe siècle français ; dans un registre un peu différent, Michèle Riot-Sarcey s’est également efforcée de souligner les volants pratiques et concrets de ces différentes doctrines de réorganisation sociales, politiques, culturelles.

L’ambition générale de cette journée est de défendre et d’illustrer l’idée qu’en matière d’histoire intellectuelle, l’examen des processus de production des œuvres ne peut être détaché de celui des processus de leur réception. Cette conception, qui est défendue notamment en France par l’historien Christophe Prochasson, s’appuie en partie sur l’approche « réceptionniste » des œuvres littéraires élaborée par Hans Robert Jauss selon laquelle l’histoire des œuvres littéraires peut être décrite comme un « processus de réception et de production esthétiques, qui s’opère dans l’actualisation des textes littéraires par le lecteur qui lit, le critique qui réfléchit et l’écrivain lui-même incité à produire à son tour ». Autrement dit, la signification sociale d’une œuvre intellectuelle n’est pas arrêtée définitivement lorsque celle-ci est achevée, parce qu’aucune œuvre n’est historiquement figée : le sens qui lui est assigné dépend à la fois des « intentions » ou des « motivations » du producteur et des « réceptions » de ces productions, c’est-à-dire des lectures, des interprétations et des commentaires qui sont faits de cette œuvre.

Au-delà de Fourier, des disciples, une Ecole ?

Dans le domaine de la réception de la doctrine fouriériste en France, les travaux de Jonathan Beecher ont porté jusqu’ici sur les œuvres de ses deux principales figures, celles de Charles Fourier et de Victor Considerant, chef de l’Ecole sociétaire après la mort de Fourier. Tout d’abord, dans la continuité des recherches menées par Jonathan Beecher, il s’agissait d’étendre la réflexion sur la réception de l’œuvre de Charles Fourier à l’examen de l’ensemble des travaux et de l’action intellectuelle et politique des membres de l’Ecole sociétaire, et de leur réception dans le monde intellectuel et scientifique. Ce premier élargissement, crucial pour comprendre de façon historique la réception du fouriérisme, est accompagné d’un second, portant sur l’examen de la réception du fouriérisme, au-delà de la seule Ecole sociétaire, par exemple dans le monde ouvrier et dans la presse ouvrière. Jusqu’à présent, aucune étude historique synthétique et exhaustive n’a été consacrée au mouvement fouriériste dans ses différentes composantes : c’est une ambition de ce programme de recherches, que de conduire à la publication d’une telle somme.

Jonathan Beecher, Professeur d’histoire à UC Santa Cruz (Californie, Etats-Unis) : « L’Enigme des quatre mouvements : Fourier et ses premiers lecteurs » [31 minutes]

Jonathan Beecher
31 min. (3,6Mo)

Ludovic Frobert, chargé de recherches au CNRS (ENS-LSH, UMR Triangle) : « Le fouriérisme des Canuts » [31 minutes]

Ludovic Frobert
31 min. (3,6Mo)

Bernard Desmars, Maître de conférences en histoire à l’Université de Metz : « L’Ecole sociétaire dans la seconde moitié du XIXe siècle »

Au-delà du XIXème siècle, le XXème siècle ?

L’œuvre de Charles Fourier n’est pas achevée par son décès, et son sens n’est ni définitivement arrêté ni épuisé par les lectures qu’ont tenté d’en imposer ses disciples ou au contraire leurs adversaires intellectuels et politiques, que ce soit de ce côté-ci de l’Atlantique ou de l’autre : d’une part, la publication posthume (on pense en particulier au Nouveau Monde Amoureux, « exhumé » dans les années 1960) d’une partie de l’œuvre de Fourier, restée inédite de son vivant, vient considérablement en modifier le sens général ; d’autre part, le XXe siècle est marquée par un certain nombre de lectures ou de relectures de son œuvre, souvent attachées à en démontrer « l’actualité », parfois jusqu’à l’anachronisme et la caricature. C’est ce travail tardif, et toujours remis sur l’ouvrage, de construction et de reconstruction du sens d’une œuvre qu’il s’agissait aussi d’examiner.

Michel Bozon, Directeur de recherche à l’INED : « Fourier, le Nouveau monde amoureux et mai 68 » [53 minutes]

Michel Bozon
53 min. (6,1Mo)

Pierre Mercklé, Maître de conférences en sociologie à l’ENS Lettres & Sciences Humaines : « Fourier est-il d’actualité ? » [49 minutes]

Pierre Mercklé
49 min. (5,8Mo)

Documents
Jonathan Beecher 31 min. (3,6Mo) 3.6 Mio / MP3

Ludovic Frobert 31 min. (3,6Mo) 3.6 Mio / MP3

Michel Bozon 53 min. (6,1Mo) 6.1 Mio / MP3

Pierre Mercklé 49 min. (5,8Mo) 5.6 Mio / MP3