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BIRNBERG Jacques (dir.) : Les Socialismes français. 1796-1866, formes du discours socialiste (1995)

Paris, SEDES, 1995. IV, 268 p. (avec une préface de Maurice Agulhon)

Article mis en ligne le décembre 1995
dernière modification le 4 avril 2007

par Cordillot, Michel

Avec la publication de ce volume, l’ensemble des contributions au colloque “Socialismes français” de 1986 est désormais disponible (une première série de communications avaient déjà paru dans un numéro spécial de la revue Quaderno filosofico de Lecce, cf. Cahiers Charles Fourier n° 3).

Comme le souligne à juste titre M. Agulhon dans sa préface, le clivage maintenu jusqu’à l’effondrement de l’U.R.S.S. entre le “vieux socialisme français” et le socialisme moderne issu de Karl Marx, ou, si l’on préfère, entre un socialisme (dédaigneusement) qualifié d’ “utopique” et un socialisme prétendument “scientifique” est en train de sombrer dans l’oubli. Il n’en est que plus nécessaire de revenir aux sources de la pensée socialiste, afin de démonter les confusions sémantiques à propos d’une pensée originelle où le terme socialisme était d’abord l’antithèse d’individualisme et non synonyme d’étatisme et d’autoritarisme. Pensée foisonnante, parfois confuse sinon un peu folle, auxquelles les différentes études rassemblées ici permettent de rendre partiellement justice en donnant un aperçu de sa richesse et de sa complexité.

Les titres des différentes parties du recueil suffisent à en baliser clairement le contenu. La première partie, intitulée “ Vers une révision des idées reçues et une mise au jour d’aspects occultés ” regroupe cinq communications de M. Agulhon, C. Crossley, F.P. Bowman, A. LeBras-Chopard et J. Birnberg ; la deuxième partie, centrée sur Pierre Leroux et Jean Reynaud rassemble huit textes (signés J. Viard, J.-P. Lacassagne, M. Forcina, F. Firentino, A. Prontera, A. Roggerone, M. Herland et D.A. Griffiths), et constitue à la fois la partie la plus importante en terme de nombre de pages et la plus homogène quant à son objet ; mais c’est toutefois la troisième partie, “Contribution à la connaissance des discours saint-simonien, fouriériste, mennaisien et hugolien”, qui retiendra d’emblée l’attention des fouriérologues. Outre les contributions de M. Larizza-Lolli, et J.-C Hamm traitant du saint-simonisme, celle de L. Le Guillou sur Lamennais et celle de N. Wilson sur V. Hugo, ces derniers pourront en effet y lire les contributions de J.-C. Dubos (“Just Muiron et les débuts du fouriérisme à Besançon”, L. Tundo (“L’amour comme passion sociale chez Fourier”) et P. Byrne (“Paroles de providence contre Paroles d’un croyant”).

Il reste à souhaiter que la publication de ce volume contribue à dynamiser un débat auquel les Cahiers Charles Fourier s’efforcent par ailleurs de contribuer à la mesure de leurs moyens.