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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Le fonds Morlon
Article mis en ligne le 24 mai 2011

Extrait des catalogues des manuscrits du Fonds Morlon et des manuscrits nivernais de la Médiathèque François Mitterand de Nevers établis par Guy Thuillier : le fonds phalanstérien et les papiers d’André Morlon et autres manuscrits en lien.

Note liminaire, par Jean-Claude Sosnowski :

Bibliographie indicative  :

Guy Thuillier, « Aux origines de la pédagogie active, un projet d’école fouriériste à Fourchambault vers 1840 », Cahiers nivernais d’histoire de l’éducation, n° 8, 1995, p. 43-50.
Jean-Claude Dubos (1997), “Thuillier Guy : Les manuscrits et les dessins de la Bibliothèque de Nevers (1992) ”, Cahiers Charles Fourier, n° 8, décembre 1997, pp. 113-115 [disponible en ligne : http://www.charlesfourier.fr/article.php3?id_article=159].

Les graphies fautives ou coquilles ont été systématiquement rectifiées lorsqu’elles étaient évidentes. Les notes explicatives ont été renumérotées pour l’édition en ligne sur le site charlesfourier.fr. Nos ajouts éventuels sont entre crochets. Le catalogue du fonds est accessible en ligne sur : http://www.calameo.com/read/0005573289432fd6ec806.

Nous avons pris la liberté d’ajouter au plan initial du fonds phalanstérien d’André Morlon :

I. « Mes titres comme phalanstérien, un des premiers disciples de Fourier... » (Première notice de 1884, refaite le 21 août 1890)

II. Notes et dossiers de 1830 à 1851

III. Notes et dossiers postérieurs à 1867

une IVème rubrique des archives d’André Morlon, répertoriées dans le Catalogue des manuscrits nivernais de la Médiathèque de Nevers, qui éclaire son rôle et celui de son entourage durant la Seconde République. (IV. Papiers d’André Morlon relatifs à la Révolution de 1848 et à la Seconde République)

une ultime partie qui regroupe les articles repérées dans ce même catalogue, et faisant référence à André Morlon ou au mouvement phalanstérien. (V. Documents repérés dans le catalogue des manuscrits nivernais en lien avec André Morlon ou le mouvement phalanstérien).

Le Catalogue des manuscrits nivernais de la Médiathèque de Nevers est accessible en ligne sur : http://www.calameo.com/read/0005573280e59993df21c.]

[Historique du fonds Morlon]

Un conseiller à la Cour d’appel de Bourges, Louis-Albert Morlon, légua en 1913 sa bibliothèque, l’une des plus importantes du département [1], à la bibliothèque municipale [de Nevers] [2]. A sa mort, le fonds fut inventorié avec soin par Antoine Desforges, qui publia un Catalogue méthodique en juin 1925 [3], qui laissait de côté les manuscrits fouriéristes d’André Morlon, le père, et divers papiers [4] ; Albert Morlon était un grand collectionneur, mais il s’intéressait plutôt aux livres qu’aux manuscrits, et sa collection d’autographes et de manuscrits demeure limitée : les pièces importantes sont rares, mais Morlon achetait volontiers chez les libraires parisiens [5]. Antoine Desforges dans son catalogue méthodique n’avait pas séparé livres et manuscrits [6] : nous donnons ici le premier inventaire des manuscrits de Morlon.

Louis-Albert Morlon avait demandé à son exécuteur testamentaire de détruire sa correspondance après 1870 : « Quant aux papiers, lettres, correspondances de toute nature plus ou moins personnelles ou ayant trait à des évènements politiques postérieurs au 4 septembre 1870, ils seront brûlés, je ne veux surtout pas créer des ennuis à des gens qui ont eu confiance en moi » [7]. C’est bien dommage, car Louis-Albert Morlon, avocat fort républicain, conseiller de préfecture en 1878, avait joué un certain rôle aux débuts de la IIIe République, et comme conseiller à la Cour d’Appel, il n’était pas sans influence : ce collectionneur avait été aussi un « politique » [8].

On trouvera dans ce fonds : [...]

 un fonds « phalanstérien » important, celui de son père, André Morlon (1812-1895).
[...]

NM 1364 - « Fonds « phalanstérien »

André Morlon est né à Marzy en 1812. Elève à l’Ecole Centrale, il fait connaissance de Charles Fourier à la fin de 1830 : « J’ai commencé d’être initié à la magnifique découverte du bonheur terrestre par Fourier vers la fin de 1830 alors que j’avais près de 19 ans et que j’étais étudiant à l’Ecole centrale des arts et manufactures. Par suite de la révolution de juillet 1830 qui venait de s’accomplir, tous les systèmes d’organisation et de réforme sociale se produisirent à l’attention publique, et tous les hommes sérieux se préoccupaient d’en connaître la valeur. C’est dans cette situation d’esprit de l’époque qu’un jour me trouvant dans un cabinet de lecture situé dans le passage près de l’Ecole de médecine à Paris, il me tomba sous la main une brochure intitulée : Le nouveau monde industriel, ou invention du procédé d’industrie attrayante et combinée, distribuée en séries passionnées par Ch. Fourier [...]. Il n’en fallut pas davantage pour piquer ma curiosité d’étudiant, et je m’empressai de parcourir cette brochure qui me parut avide, excentrique, et un moment où j’allais l’abandonner, je fus abordé par feu M. Jeanneney, aussi élève de l’Ecole centrale, que je ne connaissais pas alors, lequel avait tendu l’amorce, car il était de Besançon, pays de Fourier et s’intéressait déjà à son système ; il m’encouragea à continuer la lecture de son livre et m’aida à le comprendre, comme nous aurions fait des mathématiques, ensuite il me fit faire la connaissance de Fourier, qui demeurait à cette époque dans une petite chambre rue Richelieu, où je lui achetai son traité de l’association domestique agricole (1e édition de 1822) ; il me fit faire aussi la connaissance de quelques autres jeunes étudiants qui s’en occupaient également, tels que Considérant (capitaine du génie en vacances de l’Ecole d’application de Metz), Vigoureux, Coste, Martin, etc., et l’on se réunissait en petit comité quelquefois chez l’un deux, rue Saint-André des Arts et rue Dauphine.
Un peu plus tard arriva le renfort de MM. Abel Transon et Jules Chevalier, anciens saint-simoniens, très capables, lesquels ont fait des écrits et des conférences de science sociale qui m’ont tout à fait averti. Ainsi mon éducation phalanstérienne a duré plus d’une année » [9].

Dès lors André Morlon ne cessera plus d’être un fouriériste passionné jusqu’à sa mort en 1895 : « J’ai été constamment abonné depuis 1832 à tous les journaux de l’Ecole sociétaire et je puis dire que j’ai la collection à peu près complète de l’Ecole à laquelle j’attache un grand prix [10] [...]. J’ai été aussi en correspondance avec plusieurs phalanstériens : MM. Considérant, Pellarin, Paget, Cantagrel, Bureau, Briancourt, Plainchant, Barrier, le Dr Jouanne, M. Limousin, et Hippolyte Destrem ». C’était un militant fort actif, et qui aimait à écrire sur les théories de Fourier. Nous avons retrouvé dans le fonds fouriériste des Archives nationales (10 AS) deux mémoires de Morlon (Simple idée de la science sociale et Mouvement d’une phalange, Distribution des travaux et répartition des bénéfices annuels) [11] et des lettres qu’il envoyait à Considérant et à Bureau. Conducteur des Ponts-et-Chaussées, attaché au Canal du Nivernais, Morlon joua un certain rôle politique (mais son dossier de fonctionnaire a été détruit) [12], il créa en 1845 à Decize une Société des amis du progrès pacifique, et s’occupait activement des souscriptions à la rente de l’Ecole sociétaire et de la vente de l’Almanach phalanstérien  : ses papiers nous permettent de mieux saisir le petit groupe des fouriéristes nivernais. Nous saisissons plus mal son rôle en 1848 [13].
André Morlon a pris soin de classer lui-même ses papiers en 1890-1894, et de dresser la liste de ses articles et études [14] :

On possède donc un ensemble de papiers fort complet [...], qui jusqu’à présent n’a jamais été travaillé, et qui permettrait une étude intéressante sur ce qu’était un militant fouriériste, souvent très critique contre les dirigeants de l’Ecole ; la personnalité même d’André Morlon est très significative, et on doit rappeler qu’il a établi un projet d’embellissement de la Place ducale de Nevers, avec escalier monumental et fontaines en cascades [...] ...

I. « Mes titres comme phalanstérien, un des premiers disciples de Fourier... » (Première notice de 1884, refaite le 21 août 1890)

[...] « Mes titres comme phalanstérien », avec les pièces à l’appui, notamment :
« Comptabilité phalanstérienne » (1840-1844), factures
Deux actions de la Société pour la publication du journal La Démocratie pacifique, une action de la Société pour la propagation et la réalisation de la théorie de Charles Fourier
Une série de lettres à Morlon de dirigeants de la Phalange et de la Démocratie pacifique : Victor Considerant (24 janvier 1837, 24 mars 1840), Allyre Bureau (5 juillet 1845, plus une lettre de Bureau à Plainchant, 15 octobre 1844), Pellarin (23 mars 1833), Paget (4 avril1838), Cantagrel (10 août 1843, 14 juin 1845) plus une lettre de Plainchant (11 février 1845), de Fäy (de l’Echo de la Nièvre) (7 mai 1840)

II. Notes et dossiers de 1830 à 1851

« Phalange. Ebauches d’idées ou esquisses de projets »
On y trouve notamment des brouillons :
« Mouvement d’une phalange. Distribution des travaux et répartition des bénéfices annuels » (1838)
« Comices et concours agricoles » (1840)
« Considérations générales sur la navigation des rivières au point de vue de la science sociale » (1840)
« Essai contre les excès de la concurrence en faveur de l’organisation du travail » (1846)

« Simple idée de la Science sociale et de l’Ecole sociétaire selon le système phalanstérien » (1836-1838), divers brouillons du texte définitif qui se trouve aux archives nationales (10 AS)

Notes diverses 1841-1844
A noter : « Tombe de Fourier, explication de l’inscription ou des devises de la tombe de Fourier »

« De la Religion considérée au point de vue de la science sociale » (1844-1845)

Documents concernant les phalanstériens de la Nièvre

« Pièces phalanstériennes à l’ordre du jour » : on trouve dans ce dossier la correspondance échangée avec Plainchant, Ferdinand Wagnien, Rouet, Rouget, Ravet-Anceau, Mme Joseph et une liste des « phalanstériens » de Nevers en 1846 (Wagnien, Duvivier, Desprès, agent voyer, officier, Bernardon, contrôleur, Rouget, Gallois, conducteur des Ponts-et-Chaussées, Lebas, avocat)

« Souscription à la rente de l’Ecole sociétaire pour l’année 1846 » (à noter des lettres de Bureau, 14 mars et 30 juin 1846, et la liste des abonnés à la Démocratie pacifique)

Dossier sur la Société des amis du progrès pacifique créée à Decize par Morlon (des réunions eurent lieu le 23 novembre 1845, le 26 décembre 1845, le 25 janvier 1846 ; à noter des lettres de Bureau du 27 décembre 1845 et 15 janvier 1846, une liste des souscripteurs à la médaille Eugène Sue, une liste d’acheteurs nivernais de l’Almanach phalanstérien)

« Lettres diverses concernant le Phalanstère de 1838 à 1851 ».
On y trouve des brouillons de lettres à Considérant et à Bureau, des lettres de Bureau (23 juin 1845), de Plainchant de 1841, d’André Vincent (21 juillet 1833) etc...

Notes diverses : 1840-1848
Notes diverses : 1846-1848
Notes diverses : 1848-1851 ( à noter une lettre de Cantagrel du 26 septembre 1849).

III. Notes et dossiers postérieurs à 1867

Articles publiés dans la Science Sociale (1869-1870)
Brouillons des articles publiés dans la Science sociale (1867-1870), notamment : « Résumé ou aperçu du progrès du genre humain, des découvertes, des locutions et des institutions sociales »
« Nouvelle école sociétaire depuis 1866. Mes minutes de lettres (...) depuis 1867 ». A noter un mémoire « Sur la marche de l’Ecole sociétaire » (26 octobre 1868) adressé à Pellarin, des lettres de Pellarin et de Victor François
Notes diverses, 1869-1880
Dossier relatif à la maison rurale, expérimentation sociétaire à Ry (Seine-Inférieure), 1871-1876.
Correspondance avec F. Wagnien (1884)
Dossier relatif au nouveau groupe de l’Ecole sociétaire à partir de 1888 et création de la Rénovation.

[Compléments au fonds phalanstérien]

[IV. Papiers d’André Morlon relatifs à la Révolution de 1848 et à la Seconde République [15]]

Ms 136 - 86. Documents d’André Morlon concernant les élections de 1848 et 1849 (21 pièces)

A signaler : les divers cartes d’électeurs d’André Morlon ; une convocation de l’Union populaire de Decize (29 avril 1848) ; une lettre de l’ingénieur des ponts et chaussées Cambuzat, de Clamecy (14 mars 1848) sur la situation politique (« Dieu nous préserve de l’anarchie et nous donne la vraie liberté ») ; lettre d’Auriol notaire de Dornes, proposant la candidature de Plainchant (un ami fouriériste de Morlon) à la députation (28 mars 1848) ; une circulaire des conducteurs des ponts et chaussées (4 avril 1848) demandant aux agents de verser 1% à titre d’offrande ; une lettre de Louis Pot, conducteur faisant fonction d’ingénieur, adressée à Morlon (7 juillet 1849) relative à la conduite lors des élections (émargée par les subordonnés de Morlon) ; résultat pour les sections de Decize, Béard et La Machine des élections de mai 1849 ; une lettre du président du Comité de Fours du 23 mars 1848 au sujet des candidats aux élections ; la liste des souscripteurs au banquet patriotique que Morlon organisa le 9 avril 1848 (et le contrat très détaillé passé avec le restaurateur le 31 mars 1848).

Ms 136 - 87. Documents d’André Morlon concernant les évènements de décembre 1851

A noter une lettre du Dr Bogros (23 décembre 1851), une lettre du conducteur Louis Pöt du 9 décembre 1851 relatant minutieusement ce qui s’est passé à Decize (« que le diable emporte les ouvriers de La Machine. Croiriez-vous qu’ils m’ont tenus deux jours et deux nuits sous les armes. La première nuit, j’ai commandé la ville en l’absence du maréchal des logis de gendarmerie occupé à la Machine... », etc. ; cette lettre mériterait d’être publiée), une lettre d’Auxerre, du 9 décembre 1851, un ordre de Louis Pot du 6 décembre 1851.

Ms 136 - 88. Documents sur les élections municipales de Decize (1848-1849) provenant également d’André Morlon

A noter une liste de la Société de l’Union.

[V. Documents repérés dans le catalogue des manuscrits nivernais en lien avec André Morlon ou le mouvement phalanstérien]

Ms 87. - François Rouget (1803-1868)

Poésies de François Rouget de Vendôme, tailleur à Nevers, 1861.
Manuscrit donné par son fils en 1903. Il comprend une notice de sa vie datée de 1856 (p. 1-14), des poèmes de toute nature (des satires, dont la V sur Fourier, la satire VII à Plainchant sur « les réputations usurpées », un chant phalanstérien (1846), un poème sur les crèches (1850)..., au total 826 pages. Beaucoup de pièces sont inédites (le recueil qu’il a publié chez Fay a été « rogné et mutilé par les ciseaux de la préfecture » [voir dans les collections imprimées de la Médiathèque de Nevers : Poésies de Fr. Rouget, tailleur à Nevers, Paris, Arnauld de Wresse, 1857, 339 p.].

La « notice » sur la vie du poète tailleur Rouget ne semble pas avoir été utilisée ; il n’existe au demeurant aucune étude précise sur cet artisan poète, fixé à Nevers en 1830 et qui était fouriériste [en] 1850 (on trouve une lettre de lui à Morlon, [... ci-dessus, II. - 5a]).
Il passa, quoique homme d’ordre, pour « communiste » après 1848 et les bourgeois lui retirèrent leur clientèle...
XIXe. Papier. 414 feuillets. 250 X 190 mm. Relié.

Ms 137. - Bogros

Papiers divers.
(On rapprochera ce dossier du carton du fonds Morlon [...] NM 1354 qui est complémentaire).
[...]