Bandeau
charlesfourier.fr
Slogan du site

Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Paget, Victor (Amédée)
Article mis en ligne le 8 mai 2024

par Desmars, Bernard

Né le 10 décembre 1797 à Pierre (Saône-et-Loire), décédé le 8 janvier 1870 à Pierre. Artiste peintre et propriétaire. Abonné à plusieurs périodiques fouriéristes.

Victor Paget est le fils d’un receveur de l’enregistrement ensuite percepteur des contributions directes à Pierre (Saône-et-Loire) [1] ; il est le frère d’Amédée Paget, et de Pierre-Marie Paget. Dans les recensements de population et dans son acte de mariage, il est présenté comme « propriétaire » ; dans son acte de décès, il est qualifié d’artiste et de peintre paysagiste [2]. Il est brièvement adjoint au maire de la commune de Pierre, au début de la monarchie de Juillet, de l’automne 1830 à l’automne 1831 [3].

Il souscrit en 1837 avec ses deux frères pour 60 francs au crédit de 10 000 francs, rassemblé pour financer les études préparatoires à un phalanstère d’enfants [4]. Son autre frère Pierre Paget, avec qui il demeure, s’abonne à La Phalange en septembre 1841 [5]. C’est Victor qui se réabonne au périodique fouriériste l’année suivante [6] ; il envoie en même temps le montant de deux abonnements au périodique fouriériste de la part de [Nicolas Louis Lacroix], juge de paix et [Pierre Eugène Fresne], avocat, les deux demeurant à Pierre, et suggère l’envoi de quelques « numéros d’essai » à un nommé Seurre-Troussard : « un de mes amis l’a entretenu des idées de Fourier et il ne doute pas de ses bonnes dispositions à les accepter » [7].

Après la mort de son frère Amédée en juillet 1841, il correspond avec Victor Considerant. Il lui adresse huit portraits du défunt qu’il a lui-même dessinés ; il joint à cet envoi des manuscrits de son frère [8]. Peut-être le chef du mouvement fouriériste souhaite-t-il se présenter bientôt à des élections en Saône-et-Loire ; Victor Paget lui répond ne pouvoir lui

donner que des renseignements assez vagues pour ce qui regarde les sentiments de nos électeurs au point de vue social. Dans notre arrondissement, on est essentiellement conservateur borné, on s’occupe de ses petites affaires, quelquefois on va jusqu’à des affaires d’intérêt local, mais rarement au-delà […] Je ne connais dans notre arrondissement que deux hommes véritablement phalanstériens, ils sont tous deux électeurs, ils sont abonnés à La Phalange.

Il conseille à Considerant de s’adresser à des fouriéristes de Chalon-sur-Saône et de Mâcon « qui vous auront sûrement donné des renseignements positifs sur le personnel électoral phalanstérien » [9].

De son côté, Victor Paget demande à Victor Considerant d’intervenir auprès du ministère des Finances pour accélérer le remboursement du cautionnement de son père décédé [10], d’obtenir que le ministre de l’Intérieur veuille bien « examiner attentivement ce qui lui a été envoyé de la commune de Pierre » concernant le tracé d’un chemin de fer [11]. Quand Victor Hennequin, lors de l’une de ses tournées de propagande, passe dans le département de Saône-et-Loire, il rencontre Victor Paget [12].

Victor Paget se marie en 1852 avec Zoé Cusey, propriétaire, originaire du Jura. Il reçoit en 1854 Au Texas, rédigé par Victor Considerant et envoie 4 francs pour le prix du livre ; « je désirerais faire mieux, mais en ce moment, j’ai trois procès à soutenir […] et je trouve que le peu d’argent que je possède disparaît trop vite pour qu’il me soit possible d’en disposer autrement » [13].

Il figure sur un répertoire d’adresses élaboré sous le Second Empire [14]. En 1866, les dirigeants de l’École sociétaire, François Barrier et Jean-Baptiste Noirot, qui envisagent la publication d’un nouvel organe, s’adressent à leurs condisciples afin de leur demander quelle contribution ils pourraient apporter à ce projet. Victor Paget répond qu’il « donne [son] entière adhésion » et pourrait prendre une action de 100 francs ; mais il se sent incapable de participer à la rédaction [15]. Mais l’année suivante, quand la direction de l’École sociétaire lui demande de verser les 100 francs, il répond ne pas se souvenir avoir souscrit une action et ne pouvoir faire mieux que prendre un abonnement [16].

En février 1870, La Science sociale signale le décès d’« un des plus anciens et fidèles adhérents », « frère de notre toujours regretté condisciple et ami, le docteur Amédée Paget » [17].